Début 2020, on dénombrait en France environ 15,5 millions de retraités. Parmi eux, plus du tiers – 5,75 millions, soit 37 % – percevaient une pension de retraite de droit direct (hors pension de réversion) inférieure à 1 000 € bruts par mois, qui correspond à peu près au seuil de pauvreté pour une personne seule, c’est que révèle un rapport sur les retraites modestes remis au Gouvernement le 12 mai par Lionel Causse, député des Landes et Nicolas Turquois, député de la Vienne.
Le 11 mars 2020, ces derniers se sont vu confier une mission par le Premier ministre d’alors, Edouard Philippe, alors que l’Assemblée nationale était en plein examen du projet de loi visant à instaurer un système universel de retraites.
L’objectif : dresser un diagnostic précis de la situation des personnes percevant des petites pensions puis dégager des pistes de revalorisation.
Quelles sont les personnes concernées par une faible pension retraite ?
Les petites pensions retraite concernent particulièrement :
- Les personnes ayant une carrière incomplète, en raison notamment d’une entrée tardive sur le marché du travail, d’un arrêt de carrière précoce (maladie, inaptitude) ou de périodes d’inactivité (chômage, garde des enfants) ;
- celles qui ont eu un temps partiel prolongé ;
- Les femmes : 52 % des retraitées perçoivent une retraite inférieure à 1000 € bruts/mois contre 20 % des hommes à la retraite ;
- Les assurés nés à l’étranger ou ceux qui ont effectué une grande partie de leur carrière à l’étranger ;
- Les travailleurs indépendants, particulièrement les artisans-commerçants, les exploitants agricoles et leurs conjoints collaborateurs ;
- Les ultramarins.
Quelles pistes pour améliorer les pensions retraite modestes ?
Afin de réduire le nombre de petites pensions, le rapport dresse une série de préconisations :
- Améliorer l’information des assurés sur leur droit à la retraite dès l’âge de 45 ans (et en particulier en cas de risque de faible pension), en imposant aux organismes de retraite de contacter les assurés dont la durée d’assurance est inférieure à dix années et de leur proposer un entretien information retraite adapté à leur situation ;
- Demander aux caisses de signaler automatiquement les pensions non liquidées aux assurés âgés d’au moins 70 ans, ceci, afin de lutter contre le non recours aux droits à retraite en raison probablement d’une ignorance de ces droits ;
- Réhabiliter les cotisations sociales en permettant par exemple à un employeur de financer le rachat de trimestres de retraite des jeunes salariés (périodes d’études, de stages, etc.) afin d’augmenter la durée d’assurance. Il peut également s’agir d’augmenter l’assiette minimale de cotisations pour les artisans-commerçants afin de valider quatre trimestres au lieu de trois, ou encore, de permettre d’acquérir de nouveaux droits à pension en cas de cumul emploi-retraite ;
- Revaloriser les droits acquis en portant les retraites à un seuil d’au moins 85 % du SMIC net pour une carrière complète rémunérée au SMIC, d’ici 2025.